Wed'upgrade : les p'tits savons

Introduction à la savonnerie

 

Ces p’tits savons ont servi de cadeaux aux invités pour notre mariage. Ils sont entièrement faits-maison et très simples à réaliser.

La Saponification A Froid (SAP) – what the f*ck ?

Il existe 2 manières principales de faire du savon : la méthode à chaud (au chaudron, au four…) et la méthode à froid. Chacune avec ses avantages et ses inconvénients. Si ça vous intéresse, vous trouverez des milliards d’infos sur le net. Je m’en tiendrais à mon argument principal : la SAP, c’est très très facile, demande peu de matériel MAIS de la patience et de l’anticipation, entre autres à cause de la période de cure (voir en bas).

Le savon du débutant

La recette de base chipée ici est très simple et accessible à tous, et à l’avantage de bien se customiser. Nous avons fait 2 pâtes sur cette base identique, avec des ajouts différents : le côté soleil pour M. et neige pour Mme. Vous trouverez des pas-à-pas, ici et , ou encore ailleurs, le principe étant toujours le même : du gras (beurre, huile, etc.) et de la soude caustique (et pas des cristaux de soude ou du bicarbonate…) en version liquide (lessive de soude toute prête sans ammoniaque -attention à bien lire la bouteille – faite par vous-même à l’eau, au jus de fruits ou légumes, au lait, à la bière, etc.). Les 2 phases doivent être à la même température (on n’est pas non plus à 2 ° près), on verse la soude dans l’huile (et pas l’inverse), on mixe au mixeur plongeant jusqu’à la trace, on rajoute des petits plus (surgraissage, argiles, fragrances, exfoliants, colorants, tata Odette, etc.). On moule, on patiente, on découpe, on re-patiente, et apprécie !

Pourquoi des % ? Oui, c’est chiant, mais c’est fait exprès : chaque huile ne demande pas la même quantité de soude pour se transformer en savon : c’est l’indice de saponification. Ainsi vous n’utiliserez pas la même quantité de soude pour transformer 100 g d’huile de coco et 100gr d’huile de tournesol. De la même façon, chaque corps gras n’a pas les mêmes propriétés : certains moussent beaucoup plus que d’autres, certains récurent plus, etc. Un savon équilibré ou répondant à vos attentes se construit comme une recette. Heureusement, il existe des calculateurs très bien faits. Voir un bon explicatif ici.

Et c’est sans parler de votre lessive de soude que vous pouvez faire vous-même…

Bref, pour composer tout ça, vous trouverez plus souvent des % sur les recettes que des grammes : cela vous force à recalculer par vous-même les dosages et donc à vous familiariser à l’exercice. Oui, c’est un peu laborieux au début, mais ça ne vous viendrait pas à l’esprit de ne plus apprendre à marcher à vos enfants parce que « c’est laborieux », et bien là, c’est pareil, CQFD !

 

Recette basique

  • 42 % huile de tournesol
  • 31 % huile de coco
  • 27 % huile de palme
  • Eau et Soude pour un surgras de 10 % selon le calculateur

Version Fille des Neiges : Fleurs de Calendula et Fragrance Streusel (miel, vanille, cannelle, clou de girofle, raisins secs, prunes et citron)

Version Garçon des Sables : Marc de café et Fragrance Monoï (gardénia et coco)

 

À bas les idées reçues

  • Non, la SAP ne préserve pas fantastiquement mieux l’intégralité des « propriétés » de vos ingrédients : si la cuisson « tue » ou dégrade une bonne partie de certains principes actifs, modifie les odeurs / fragrances etc… la soude est, avant tout chose, ZE KILLER (mais sans soude, pas de savon donc…). C’est un peu comme si vous versiez de la javel froide sur de la soie en vous disant que ça n’aura pas d’effet parce qu’au moins, vous n’avez pas passé votre foulard, en plus, en machine à 80 °… Pour qu’il y ait saponification et donc savon, il faut qu’il y ait dégradation des corps gras (tout ou une partie) par la soude, dès que vous aurez fait votre mélange, la pâte va se saponifier et vous n’aurez plus d’impact sur quelle petite molécule de graisse sera mangée (ou non) par la soude, même en ajoutant un surgraissage tout à la fin de votre préparation…
  • La saponification est une réaction chimique exothermique, c’est-à-dire qu’elle produit de la chaleur. Par conséquent, une fois que votre savon ne produit plus de chaleur, la saponification est terminée. Vous lirez un peu partout qu’il faut attendre 1 mois minimum avant d’utiliser votre savon. Oui et non. Non : votre savon n’est pas extrêmement corrosif (attention, ça ne vous dédouane pas de tester le pH ! Il devrait être autour de 11, ce qui est un peu dur pour les muqueuses sensibles mais pas pour les mains par exemple, et descendre petit à petit vers 9), mais oui, votre savon est plein d’eau : l’eau qui ne se sera pas évaporée à l’inverse du processus à chaud. Donc votre savon est souvent plus mou, peut-être un peu gluant et surtout, il va fondre très très vite… Pour cette raison une cure de minimum 1 mois est préconisée.

Pour ma part, j’ai fait une seule fois du savon à chaud, assez réussi, mais j’ai un problème avec l’odeur de la pâte à savon cuite… En ce moment (!!), c’est donc niet pour moi. Il m’est aussi arrivé d’utiliser de suite des savons qui n’avaient pas curé plus d’une ou deux semaines sans aucun problème. À l’inverse, ma formulation pour le mariage a donné des savons très gras – comme les quantités étaient énormes, j’ai sans doute eu la main un peu leste sur les huiles – et très mou. Après 2 ans, il nous en reste encore quelques-uns qui sont bien plus durs et tout aussi doux, qu’au moment de leur distribution : la mousse est plus onctueuse et ils ne disparaissent pas en 10 lavages !